Créations -ARBR 'akad' ARBR'a Les arbres inspirations

 

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Un Court Instant

 

L'automne vole là-haut sur le ciel gris

papillons de lenteurs et courbes d'ombres

d'un souffle capricieux. 

 

Tout de

plumes

feuilles

flammèches

flocons

...

Premier émerveillement

tintinnabulations de clochettes

minuscules rouilles paresseuses

affûtent finement l'ouïe

 

 

Orfèvreries en saison Or

longs découronnements

de géantes majestés

Lenteur

Combien de siècles ont passé,

cet instant métallique

d'une éphémère précision

absolue

infini

ciselé

L'ai-je déjà senti ?

Je m'émerveille enfant

je me réveille en femme

ce matin

à mon automne

pas monotone

Ce présent

se retrouve à lui-même

un passé infini.

Saoû 1997

Orgerus 1977

Court Saint Etienne, octobre 2021

 

 

Le mariage de la terre et du ciel craie grasse sur velin 21 x30

Bormes l'été 2018 huile sur toile (45x60) emhiel (c)

 

Arbres et autres compagnons

Mathématiques arboricoles de la relativité du temps

Trouvez les dates cachées dans le récit du tilleul de Saint Martin en Vercors

  Le temps d'un arbre

Un arbre respire lentement. 

Une respiration complète en 24 h, il inspire le jour et expire la nuit. 

A l'échelle humaine : 15 respirations/ minutes. 

Soit 15 jours d'arbre = 1 minute d'homme. 

Les saisons d'un arbre = une nuit c'est un hiver humain, un printemps c'est le matin, l'été c'est le midi, le soir c'est l'automne. 

Donc un an d'homme c'est un jour d'arbre.  Un an d'arbre c'est 365 ans d'homme.  Supposons ceci donc, pour changer l'échelle du temps et prendre la mesure de la lenteur naturelle et la vitesse humaine.

Il y a un tilleul à Saint Martin en Vercors, âgé d'environ 600 ans. 

Pour lui, à la vitesse de sa conscience, le passage des hommes est une lueur.

D'abord délicate et discrète, pendant la première année…à peine perceptible. 

Peu de bruit, de mouvement, de couleurs…On entend la rivière qui rythme les saisons, la couleur des jours et des champs, tic tac de la vie quotidienne.

Puis on a placé, avec beaucoup de précautions et manières précises, des cailloux carrés à ses pieds...pavés.

 Maintenant, le pas des grosses bêtes à quatre pattes qui passaient devant lui claquent sur le sol devenu brillant et dur, elles tirent souvent des choses qui semblent voler, plus ou moins pleines. 

Quand il pleut, le son des gouttes a changé, il est plus aigu, Plic Plic plus fin qu'avant quand le sol devenait un clapotis marron visqueux.

Des feux d'artifice ont explosé en quelques minutes écrasant tous les bruits de la nature autour, au milieu un silence étrange. Surtout, la petite lueur familière au sol,  à disparu. 

Sous-bois Die craie grasse 20x30

A force d'entendre certains sons répétés par les insectes autour de lui et sous sa ramure devenue assez haute pour qu'ils s'assoient dessous, il a retenu "Guerre" et d'autres mots. Rue, gens, pluie, neige, mort, naissance...

C'étaient La Petite puis La Grande Guerre.  

Dans le ciel passe une nuée de points noirs suivis de gouttes de feu assourdissantes. Des crissements, des crépitements d'étincelle. Une rivière de fourmis grises qui s'agite et dévaste les châteaux de sable et galets construits en hâte il y a quelques semaines… Puis un silence terrible rythmé de destruction, les insectes marchaient en cortège au son de trilles tristes vers un carré de pierre qu'ils ont construit tout près.

Puis, une fois, pendant une semaine entière une flaque noire et gluante est venue se coller tout près de ses pieds. Quelle puanteur, quels bruits, quelle douleur  !! Une chaleur infecte sort de limaces monstrueuses dont la trace noire se solidifie sans pitié. 

L'ancienne route devient la nouvelle Rue. Une fumée commence à régner au sol, accompagnée d'un bruit sourd et presque permanent tous les jours, surtout le midi...Quand les caravanes de touristes passent.

Mon père craie sur Velin 50 x 60

Ses nuits sont blanches quand  autour et sur lui se posent le froid et la glace. 

Il ose à peine respirer dans l'attente du petit éclat scintillant de lumière qui plane dans "La Rue", certaines nuits, et du minuscule gazouillis métallique qui fait vibrer ses branches, vertes ou  sèches depuis presque le début de sa vie sur la place d l'église du village, cette boîte pointue qu'ils ont édifiée près de lui. Ces nuits là, les cloches sont plus limpides.

Un éclair rapide apparaît depuis quelques nuits illuminant plus fort que les étoiles. La nuit a presque disparu, on ne peut la voir que du haut des feuilles les plus hautes, et les étoiles... cachées. 

Sa houppe a dépassé les petits cubes et il voit le rouge dessus, les insectes sont revenus, moins nombreux.

Un soir, il y a peu, un petit torrent comme avant les pavés, a mouillé ses racines et des choses avec des carapaces jaunes ont changé les cailloux de place. 

Parfois il y a, l'été, des chants joyeux comme les rossignols et un attroupement de minuscules couleurs qui jouent, passent à ses pieds devenus gros comme ceux d'un éléphant.

Mais depuis toujours, surtout, surtout ce qu'il préfère, parmi les insectes qui rôdent autour de lui ou parfois restent sous son ombre bienveillante, ce sont les plus petits, brillants et vifs comme l'argent. 

Ils apparaissent à partir du soir jusqu'au midi et puis il ne les voit plus passer devant lui, ils disparaissent pendant les heures de forte chaleur,  ils se dispersent jusqu'au soir suivant. 

C'est son moment de joie tous ces jours là depuis toujours : les enfants qui vont et viennent de l'école.

 Saint Martin en Vercors 2017

Cerisier du Japon  essai-aquarelle 30x 40

Gratteloup aquarelle 50 x 60 cm

Air de cerisier en fleur Encre sur Velin 50 x 60

Lago Arenal, encre sur velin 20 x 30

Magnolias pour maman feutre sur velin 30 x42 emhiel (c)

 

 

Esprit du Japon acrylique sur toile 50 x60 cm Emhiel (c)